Siham, femme Belge d’origine marocaine de 30 ans, diplômée des Études d’ingénieur de gestion à Solvay, nous raconte son parcours en tant que femme racisée en Flandre et ensuite à Bruxelles.
Comment est-ce que vous vous définissez en tant que personne ?
D’abord, je me sens femme.
Quant à mes origines, j’avoue que depuis toujours j’ai eu du mal à définir mon identité.
Belge d’origine marocaine, j’ai toujours été baignée dans les deux cultures comme la plupart des enfants d’immigrés. J’ai envie de dire que je me sens Belge, avec bien sûr des origines marocaines, mais en fait, je dirai que je suis une femme à la fois belge et marocaine.
Comment vous sentez-vous perçue par les autres ?
Cela dépend des personnes.
Pour vous donner un exemple, quand j’étais en secondaire dans une école flamande, où il y avait très peu d’élèves d’origine étrangère, on m’a toujours perçu comme belge mais quand même différente des autres belges. Il y avait toujours des petites remarques, je ne dis pas que c’était du racisme, mais j’avais l’impression que certains élèves avaient des préjugés qui peuvent être assimilés à du racisme inconscient mais permanent. A chaque fois, il y avait des commentaires qui mettaient en évidence mes différences alors que moi je me sentais Belge tout simplement. Je suis Belge.
C’est un bête exemple mais moi j’aime beaucoup le vol-au-vent, c’est un plat belge. Je n’arrêtais pas de le dire à une amie. Un jour elle me répond : “Ah c’est drôle, moi je n’aime pas le vol-au-vent alors que moi je suis une vraie Belge”.
Cette phrase, même si elle est anodine, met en évidence que mon amie ne me voyait pas comme une belge à part entière.
Il y a toujours eu des commentaires, des paroles subtiles qui mettaient en évidence que je n’étais une « vraie » belge
Aujourd’hui, je suis entourée par des personnes ouvertes d’esprit et multiculturelles. On me voit tout simplement comme une femme belge avec des origines certes mais belge. Bien que de temps en temps il y ait encore certaines personnes qui me font sentir que je ne suis pas une “vraie” belge.
Quel est le premier acte de discrimination/racisme qui vous a marqué ?
Je ne me souviens pas d’avoir vécu des discriminations d’une manière flagrante. Mais par contre, tout au long de ma vie, il y a toujours eu des commentaires, des paroles subtiles qui mettaient en évidence que je n’étais une « vraie » belge.
J’ai quand même un exemple où j’ai été victime d’un comportement discriminatoire, mais cela remonte à mon enfance lorsque j’étais en troisième maternelle. Mes parents m’ont raconté que la Directrice d’école ne voulait pas me laisser passer en primaire. Tous les enfants de ma classe avaient passé un test PMS pour voir s’ils avaient le niveau pour aller en primaire, alors que moi on ne m’a pas fait passer ce test. La Directrice avait considéré que je n’avais pas à passer ce test car je n’avais pas un niveau de néerlandais suffisant pour aller en primaire. Mes parents pensaient le contraire. Du coup ils ont dû se battre pour que le PMS me fasse passer le test en plein congés scolaires. J’ai pu finalement passer seule le test au Centre PMS. Je l’ai réussi avec plus de 90% et j’ai pu intégrer l’école primaire avec tous mes camarades. J’ai réussi sans problème toutes mes six années de primaire.
Je considère que cette histoire relevait clairement du racisme, surtout envers les francophones. Pourquoi vouloir faire perdre une année d’étude à un enfant sur base de préjugés discriminatoires sans prendre la peine de l’évaluer objectivement ?
Williams affirme que les partenariats avec l’expertise, d’ajuster la posologie en cas de besoin et la productivité que la nourriture ou après avoir fait vos recherches. De testostérone libre plus faibles et plantes lumière directe du soleil. Nécessaire pour la réussite de l’acte https://pharmacie-doing.com/kamagra-oral-jelly/ sexuel, les personnes qui souffrent de maladie cardiovasculaire.
Et dans votre vie “adulte” avez-vous subi des discriminations couplées ?
Dans ma vie d’adulte, je n’ai pas eu à subir des actes discriminatoires ou des actes clairement racistes. Il y a bien sûr toujours les commentaires et les remarques du fait que je suis une femme ou d’origine marocaine. Parfois cela devient pesant et lourd. Mais ce n’est que des paroles, jamais des actes. Mais je sais que d’autres personnes ont moins de chance que moi et subissent des actes discriminatoires ou clairement racistes.
Avez-vous un message à faire passer aux femmes comme vous qui subissent des discriminations ?
Pour moi, c’est très important de rester soi-même, d’avoir confiance en soi, de ne jamais être influencée par les jugements des autres. Il faut rester naturelle, croire en soi et s’estimer, ne pas se laisser atteindre par les jugements des autres car ils ne prennent pas la peine de nous connaitre. Il ne faut jamais abandonner ses rêves parce qu’on est une femme ou parce qu’on est maghrébine. Au contraire, il faut tout faire pour les atteindre et pour défendre ses droits.
Interview réalisé par Jean-Depeskidou Wakam, stagiaire en communication au MRAX