Enseigner après Auschwitz (2)

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ou l’Unicité d’Auschwitz

Auschwitz, 60 ans de la libération du camp. D’aucuns se demandent pourquoi commémorer ce moment particulier. Et en quoi ce moment est-il particulier dans une histoire copieusement faite de bruits et de fureurs, de guerres et de massacres… Pierre Davreux tente une réponse.

La singularité d’Auschwitz

Nulle investigation historique, ou sociologique ou philosophique ici. Je n’en n’ai pas les moyens. Ni la compétence. Et tant mieux, ainsi échapperai-je à l’obligation de distance et de retenue qu’est censé respecter tout scientifique digne de ce nom. L’établissement tatillon des concepts et de l’architecture qui les articule impliquerait une telle lenteur, une telle prudence, un tel interdit de subjectivité que je ne pourrais pas m’adresser à vous avant longtemps.

Si la part d’erreurs et d’approximations contenue dans mes propos rencontrait, de votre part, la critique qui encouragerait à pousser plus avant la (re)connaissance “de cette rupture de civilisation constituée par Auschwitz” [1], je n’aurai pas perdu mon temps. Ce temps qui nous est chichement compté…

Car les années qui passent font passer l’effacement de l’effacement, pendant que la nature achève de recouvrir les dernières traces des camps abandonnés. Une extermination à double détente, parachevée par les honnêtes tenants du relativisme évoqué plus haut et pointés par Primo Levi (6), aveugles quant au grand déblayage qu’ils assurent pour le plus grand profit des négationnistes. L’air du temps leur est favorable. Le regard posé sur un présent désiré sans passé – donc sans histoire(s) – se veut plus positif que jamais. “Positivons !” ordonne Carrefour… La pensée n’est plus qu’un segment de la division technique du travail que moralise le pathos généralisé sur lequel prospèrent des philosophes de grandes surfaces déféquant la sagesse en tête de gondole… En régime de barbarie instrumentale et nihilisme généralisé nous ne serons jamais assez odieux dans le commentaire de ce commerce !

Alors, qu’en est-il de cette supposée singularité d’Auschwitz ?

Le mal fascinant celui qui s’en émeut, je ne vous proposerai ici aucune image des charniers débordant de cadavres ni le menu détail de la bestialité des assassins. La diabolisation de ceux-ci encourageant à les imaginer hors humanité, fait en effet écran au “travail de la mémoire” que rien ne pousse “naturellement” ou “psychologiquement” à concevoir l’inhumain dans l’humain, la barbarie dans la civilisation. Certainement pas à entendre la question angoissée que Georges Steiner a tenté de nous faire partager il y a quarante ans déjà : “La demeure de la civilisation ne sut pas être un abri… Quels rapports existent entre les attitudes mentales, les habitudes psychologiques de la haute culture et les tentations d’une barbarie inhumaine ?” [2]. Voici une interrogation qui devrait nous atteindre, nous, qui nous préoccupons d’éducation, peut-être plus que nous nous en occupons…

Poursuivons. Voici un ensemble – non arrêté – de caractéristiques permettant de cerner, du moins me semble-t-il, la singularité d’Auschwitz (les camps, l’extermination, la Shoah). Je les énumère, étant incapable de les classer. Bien malin celui qui pourrait avancer des critères “objectifs” de classement par ordre d’importance scientifique, ou éthique, ou politique.

Ces différents éléments sont à considérer comme s’organisant, dans leur intrication serrée, en une complémentarité convergente aboutissant à un constat difficilement contournable : Auschwitz n’est jamais que très partiellement comparable aux atrocités de l’inventaire dressé de manière répétitive et insistante par les relativistes qui font obstacle à la mise en évidence de la singularité d’Auschwitz (voir plus haut).

1. Le primat racial [3]. Laissons parler Primo Levi.

“Il est tout à fait exact que le Goulag a existé avant Auschwitz ; mais on ne peut pas oublier que les buts des deux enfers n’étaient pas les mêmes. Le premier était un massacre parmi d’autres massacres ; il ne se fondait pas sur un primat racial, il ne divisait pas l’humanité en surhommes et en sous-hommes. Le second reposait sur une idéologie imprégnée de racisme. Si elle avait prévalu, nous nous trouverions aujourd’hui dans un monde coupé en deux : « nous » les seigneurs d’un côté, et par ailleurs tous les autres à leur service ou exterminés parce que racialement inférieurs. Ce mépris de l’égalité fondamentale des droits de tous les être humains transparaît dans une foule de détails symboliques, du tatouage à Auschwitz à l’utilisation, dans les chambres à gaz précisément, du poison originairement produit pour dératiser les cales des navires.” [4]

2. Un cadre doctrinal officiel : l’antisémitisme.

Le IIIème Reich fait de l’antisémitisme une doctrine officielle. Il met en place, dès 1933, une politique qui, au moyen de lois visant spécifiquement les Juifs (déchéance de la citoyenneté allemande ; aryanisation des biens et des entreprise juives ; impôts spécifiques) et de pratiques racistes (concentration des Juifs dans des ghettos), visait à une destruction des Juifs d’Europe qui devint systématique avec l’adoption de « la solution finale » et la planification définitive de celle-ci à la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942 [5].

Cet élément permettant de caractériser Auschwitz nous oblige ainsi à distinguer nettement « racisme » et « antisémitisme ». Le racisme rabaisse dans l’ordre de l’humain, tandis que l’antisémitisme exclut radicalement de l’humanité [6]. Le racisme concède en quelque sorte un reste d’humanité à la victime. Pas l’antisémisme. “Le raciste rêve de dominer les sous-hommes, l’antisémite, lui, rêve d’un monde sans Juifs” [7].

3. La non-belligérance.

Les Juifs de France, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, de Hollande, d’Italie étaient pacifiquement “assimilés” depuis des lustres. Ils ne développaient dans l’Europe finalement contrôlée par les forces allemandes aucun communautarisme vindicatif troublant l’ordre public ou prônant l’affrontement avec les institutions de leur pays respectifs en vue d’une quelconque sécession, prise de pouvoir ou indépendance nationale. Alors que la quasi totalité des atrocités commises ces derniers siècles ont presque toujours impliqué deux parties en conflit ouvert, luttant souvent à mort, l’une contre l’autre. On ne s’est pas privé d’exterminer les opposants, les ennemis, les occupants, les adversaires, mais toujours en situation de belligérance.

Les Arméniens eux-mêmes, massacrés en grand nombre par les Turcs, se soulevèrent à deux reprises contre l’empire Ottoman : en 1894-1895 et en 1915-1916. Les Tziganes, quant à eux, n’ont jamais apparemment été tentés par l’assimilation. Actuellement encore, dans nos pays, ils revendiquent communautairement, et très légitimement, leur droit à leur singularité.

4. Le crime de bureau.

C-à-d la fonctionnarisation de l’extermination où le sentiment moral s’honore du souci scrupuleux de l’exécution professionnelle du travail, dans le respect pointilleux des normes administratives, des dispositifs organisationnels et de la division technique du travail ; avec, conséquemment, l’abolition du sens de la responsabilité des personnels dans le processus d’extermination puisque la distanciation assassins/assassinés ainsi obtenue protège les premiers de l’épreuve du contact direct aux seconds. Ce qui n’a pas été le cas au Rwanda ni en Arménie, par exemple.

5. La réquisition systématique, parmi les condamnés à l’extermination eux-mêmes, des agents d’exécution de premier rang.

Ce sont eux qui seront au contact physique direct de leurs frères et soeurs voués à la mort, dans la préparation de leur liquidation, puis dans le traitement de la masse de leurs cadavres après.

6. L’absence de haine apparente, chez de nombreux bourreaux.

Les personnels chargés d’encadrer l’extermination industrielle se font assez peu remarquer par une haine active à l’endroit des victimes des programmes qu’ils exécutent. Ils font leur travail en tant que bons techniciens professionnels, assumant avec efficacité les responsabilités qui leur ont été confiées. Ce sont de bons salariés, sans histoires. Des hommes ordinaires, conformistes, respectueux de leur hiérarchie, soumis aux lois et aux règles. Ternes comme l’univers de médiocrité dans lequel ils prospèrent. Soucieux de la bonne tenue de leur ménage, de la santé de leur épouse, de la scolarité de leurs enfants, du bon rangement de leurs disques préférés et de l’évolution de leur carrière.

Haïr implique qu’on doive compter avec une victime appartenant encore au genre humain. C’est d’ailleurs ce qui enrage l’antisémite. Ici, dans l’administration et l’accompagnement du processus d’équarrissage industriel, le technicien n’a pas d’état d’âme : il travaille.

Hannah Arendt a très bien cerné la banalité, la soumission, le conformisme de ces hommes particulièrement ordinaires, infiniment disponibles pour les tâches de bourreau qui leur ont été attribuées par le régime.

7. L’organisation, la planification et le suivi rationnels, dans la durée, de l’extermination industrielle.

8. La gestion rationnelle de la production de cadavres et de leur traitement, comme sources de matières premières recherchées et gisement de métaux précieux.

9. L’organisation du déplacement massif des victimes, des quatre coins de l’Europe, des villages et des bourgs les plus reculés, vers leurs assassins. “Sans équivalent dans l’histoire à ce jour”. [8]

10. Le financement de l’extermination (transports, personnels, administration) assuré par les victimes elles-mêmes et leurs communautés d’appartenance.

11. L’effacement systématique des traces de l’extermination.

En 1945, destruction de la plupart des installations et, après la guerre, poursuite de l’effacement par le travail des négationnistes et des révisionnistes. Et c’est loin d’être terminé ! Actuellement, certains Etats islamiques se caractérisent par leur négationnisme militant officiel [9].

12. La couverture de l’extermination, de bout en bout, par la loi.

Le pouvoir d’Etat, au nom de la loi, ordonne, planifie et encadre l’extermination de masse. Il sanctionne les personnels lorsque ceux-ci n’exécutent pas correctement leur mission. “Comme tout pervers, les nazis ont joué sur l’amour de la loi” [10]

13. La guerre mise au service d’extermination, et non son contraire.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la situation de guerre, malgré l’éloignement de la perspective d’une issue victorieuse pour les armées allemandes dès janvier 1943 (bataille de Stalingrad) facilite la tâche des Nazis. L’état d’exception imposé au pays se prenant à douter de sa capacité à vaincre permet aux institutions policières et militaires de porter leur contrôle du pouvoir d’Etat au maximum et d’instrumentaliser la loi sans avoir de compte à rendre à quiconque. La guerre est au service de l’extermination et non le contraire. L’état d’exception qu’elle autorise est le moyen stratégique essentiel de la réalisation du programme d’extermination [11].

L’unicité d’Auschwitz, une singularité à portée universelle…

Faisons un pas de plus. De la singularité à l’unicité. La singularité radicale qui vient d’être mise en évidence fait signe de l’unicité d’Auschwitz.

“Les annales de la barbarie regorgent de massacres, mais il n’y a pas de précédent à l’abolition totale du lien humain dans les manufactures de la mort” [12].

“La singularité du génocide juif met en lumière l’atteinte portée à cette « couche fondamentale de la relation entre les hommes » (Jürgen Habermas). C’est à cette condition que la spécificité de l’événement se démontre. L’unicité du génocide juif n’est ni un préalable d’analyse, ni synonyme d’une hiérarchie du malheur. C’est une conclusion” (28).

“La notion d’humanité a été brisée à Auschwitz, et non la seule identité ni la seule existence juive. Mais c’est le peuple juif et non un autre qui a été assassiné là. C’est pourquoi il faut enseigner, aussi, la déréliction juive. Non comme une lamentation, mais comme une leçon politique : lorsqu’un peuple n’est plus citoyen de nulle part, l’appartenance commune à l’espèce humaine [13] devient pour lui sans valeur. A l’heure de l’Etat-nation, un homme n’est plus rien par lui-même s’il n’est pas protégé par cette entité-là” [14].

Pas étonnant que nombreux sont ceux que tente le comparatisme qui permet de relativiser Auschwitz et de rejeter son unicité. La Shoah visait l’extermination des Juifs car il fallait qu’ils disparaissent de la terre, des esprits et de la mémoire. Rêve fou pour tenter de liquider, sans avoir à le résoudre, le douloureux problème, en régime monothéiste, du “partage de l’origine” (Daniel Sibony) : par élimination de ceux dont la seule existence rappelle la dette qui a été contractée envers eux et que le temps n’effacera jamais. “Le salut vient des Juifs” rappelle l’Evangile selon Saint Jean, IV, 22…

L’antisémitisme chrétien séculaire a servi de fond sur lequel s’est progressivement élaboré ce rêve d’élimination définitive, au coeur de cette Europe héritière, par la culture, au moins autant des Juifs que des Grecs. La Bible des Juifs inaugure la Bible des Chrétiens que celle-ci déclasse en “ancien testament”…

Et voilà que la Shoah inscrit dans l’histoire une dette supplémentaire, qui redouble la première, mais cette fois, en abîme : “Mais c’est le peuple juif et non un autre qui a été assassiné là…” [15] nous rappelant, ainsi, radicalement, à l’unité de l’espèce humaine, à notre universelle humanité, que rien ne protège désormais, puisqu’Auschwitz a eu lieu.

Avant Auschwitz, le pire était envisageable. Pas l’impensable. Après Auschwitz, il n’y a plus d’impensable.

Retour à la question : “quelle éducation après Auschwitz ?”

L’Europe des Lumières, des humanistes et des révolutionnaires, des arts, des techniques et des sciences est aussi l’Europe qui industrialisa, au plus près de nous, la barbarie. Sa culture, ses grandes religions, son haut niveau de civilisation, son idéal éducatif n’empêchèrent pas Auschwitz.

Soixante ans plus tard, la question “quelle éducation après Auschwitz ?” reste extérieure au champ éducatif. Normal, puisque l’éducation est posée comme pure positivité, sans aucun rapport avec l’impensable devenu réalité à Auschwitz.

Si nous continuons à fuir notre histoire en cultivant les cadres mentaux entretenant la méconnaissance perverse de la leçon de la Shoa, alors, dans notre civilisation de pure positivité, la réflexion continuera, comme par le passé, d’y primer la pensée. Le moralisme comportemental interdira tout déliement éthique. La critique non-critiquante laissera la formation délégitimer l’éducation. La sérialisation des individus les fondera en une société de masse toujours plus soumise et conformiste. La violence non-violente interdira de casser les évidences gonflées de pensée positive et de grandiloquence vertueuse. L’ignorance pédagogique n’en finira pas d’ânonner avec Philippe Meirieu que “l’éducation, c’est le contraire du totalitarisme” [16]. Les sciences humaines fonctionnalistes ne cesseront pas de fonctionnariser leurs gestionnaires, leurs enseignants, leurs apprentis. La rationalité instrumentale cultivera la pauvreté symbolique [17]. Et le discours scientifique continuera d’être célébré comme seule source de vérité [18], et donc d’autorité vraiment acceptable puisque pur énoncé cognitif libéré enfin de cette subjectivité humaine qui constituera toujours le principal obstacle au progrès de la connaissance et de l’administration objectivement rationnelle des choses.

Pas étonnant que pathos et cynisme s’accordent chaque jour d’avantage, dans cette société dépressivement inquiète d’elle-même, et de la violence qui, de plus en plus, lui tient lieu de lien social chaud. A défaut de tout autre où il lui faudrait abandonner un peu de cette jouissance ressentimentale qui la barbarise, pour y échapper beaucoup.

“Dans l’enseignement de la Shoa, l’essentiel du propos politique est dur, aride, et violent” [19]. Nous reste donc à ramasser la question pendante et à en affronter le défi. Avec toute l’agressivité et l’inespoir dont nous sommes capables, et dont nous ne manquerons pas d’être coupables, parce qu’odieux, aux yeux de ceux qui persistent à n’en rien vouloir savoir :

“quelle éducation après Auschwitz ?”…

Education… Auschwitz… E/ducation… Aus/witz… EX, AUS…

Quelle proximité remarquable, quel recouvrement spectaculaire, quel pléonasme, faisant effet de vérité !

EXIT ! RAUS ! Un “WITZ” du plus bel effet.

“Cette syllabe “Witz” – trait d’esprit (plaisanterie, blague) – contenue dans le mot Auschwitz, a dû en faire rigoler plus d’un chez les nazis. Peut-être même faire donner la préférence à ce lieu-là, noeud ferroviaire appendu au bord de la frontière germano-polono-tchèque, pour y situer ce que l’un deux par la suite reconnaîtra comme Anus mundi.” (35).

Eduquer après Auschwitz ? C’est initier à ceci que l’humaine humanité ne peut que conduire (ducere, comme dans e/duquer) à l’Anus mundi chaque fois qu’elle maintient en dehors (ex/aus) de l’instruction basique à assurer à chacun – jeune ou adulte – la connaissance situant l’inhumain dans l’humain et non en dehors de celui-ci. Sinon, à quoi pourrait bien servir de savoir lire, écrire, calculer et cliquer, dans le vide, en attente du néant dont la Shoa fait signe, de sa singularité radicale ?

Pierre Davreux, Bordeaux, le 24 janvier 2005.

[1] Anne-Lise Stern, op. cit. page 256.

[2] George Steiner, “Langage et silence”, traduction de Lucienne Lotringer, Editions du Seuil, 1969.

[3] Primat (philo) : caractère premier dans l’ordre de la valeur.

[4] Revue “Passages”, n°52, décembre 1992. Cette citation est extraite du dernier texte de P. Levi paru dans “La Stampa” du 22 janvier 1987 sous le titre “le trou noir d’Auschwitz”. Quelques semaines plus tard, Primo Levi se suicidait, le 11 avril.

[5] Le 20 janvier 1942, Hitler convoque la conférence dite de Wannsee (riche banlieue de Berlin). Y sont réunis les plus hauts dignitaires du régime. Ils vont, non pas y décider le génocide des Juifs mais l’organiser et le planifier de manière décisive, car la liquidation de onze millions de personnes pose, au dire de Himmler, un certain nombre de problèmes techniques et organisationnels auxquels se heurtent les unités (Einsatzgruppen) qui ont déjà commencé, directement, sur le terrain (Pologne, URSS…), à exécuter la décision, à grande échelle, dès juin 1941.

Le protocole final de Wannsee, signé Heydrich, stipule : “L’émigration a désormais cédé la place à une autre possibilité de solution : l’évacuation des Juifs vers l’Est, solution adoptée avec l’accord du Führer… La solution finale du problème juif en Europe devra être appliquée à environ onze millions de personnes… Le résidu qui subsistera en fin de compte devra être traité en conséquence… En vue de la généralisation pratique de la solution finale, l’Europe sera balayée d’ouest en est…”(G. Bensoussan, op. cit. pages 165-166).

[6] Georges Bensoussan, op. cit., page 58.

[7] Georges Bensoussan, op. cit., page 62.

[8] Georges Bensoussan, op. cit., page 155.

[9] Discours de Simone Veil, le 18 octobre 2002, devant l’Hémicycle du Conseil de l’Europe à Strasbourg : “Quel enseignement de la Shoah au XXIème siècle ?”

[10] page 80, Daniel Sibony, “Don de soi ou partage de soi ?”, Editions Odile Jacob, 2000, 280 pages.

[11] Suivre de près les recherches actuelles du philosophe italien Giorgio Agamben sur la problématique de l’état d’exception ; nous devons également à cet auteur l’essai “Ce qui reste d’Auschwitz”, Bibliothèque Rivages, 1999, 235 pages.

[12] page 31, Alain Finkielkraut, “Une voix vient de l’autre rive”, Gallimard, 2000, 147 pages.

[13] Lire “L’espèce humaine” de Robert Antelme, Gallimard, Collection Tel, réédition de 1997, 307 pages.

[14] Georges Bensoussan, op. cit., page 60.

[15] Georges Bensoussan, op. cit., pages 69-70.

[16] Philippe Meirieu et Marc Guiraud, “L’école ou la guerre civile”, Plon, 1997, page 66. Pour information, Philippe Meirieu – Directeur de l’I.U.F.M. de l’Académie de Lyon – vient de préfacer le dernier brouet sur la démarche d’éducation populaire dite “entraînement mental », en pleine méconnaissance de l’actuelle réalité de celui-ci. Nous nous sommes écrits tout récemment à ce sujet. Il reconnaît, mais un peu tard, son manque total d’information depuis plusieurs décennies : “J’ignorais totalement ce que vous dites et ne connaissais Peuple et Culture qu’à travers l’histoire des « grands anciens » (lettre du 17 mai 2004). Une préface bien légère pour un livre de plomb : “Penser avec l’entraînement mental – agir dans la complexité”, ouvrage collectif – Peuple et Culture, Editions Chronique Sociale, 2003, 246 pages. Ce document tourne résolument le dos au questionnement engagé ici, bien que ses principaux auteurs en soient clairement informés.

L’Université et les appareils associatifs contrôlant l’essentiel du champ de « l’éducation populaire » font en général bon ménage lorsqu’il s’agit d’étouffer toute voix discordante. Sur l’actuel marché de l’éducation, de la formation continue et du traitement social du chômage, la première valide les seconds qui lui renvoient l’ascenseur chargé de clientèles lisses, honnêtement pré-formatées. Dans le monde incertain où nous vivons, une “gestion” saine et pacifiée des institutions l’exige, très pragmatiquement…

[17] Lire le texte de la conférence donnée par Charlotte Herfray en mai 1997 à “Espaces Dialogues”, Maison des Associations, Place des Orphelins 67000 Strasbourg : “Vous avez dit Education Populaire ? – La pauvreté symbolique”, 25 pages.

[18] Jean-Pierre Lebrun, “Un monde sans limite – essai pour une clinique psychanalytique du social”, éditions érès, 1997, 248 pages.

[19] Georges Bensoussan, op. cit., page 150.

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