Cachez cette manifestation que je ne saurais voir….

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Attention, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser de prime abord, ce texte ne concerne pas directement les suites des incidents du 11 novembre après la qualification de l’équipe de foot du Maroc pour la coupe du monde et une communication furtive et inadéquate du MRAX sur les réseaux sociaux qui fut étonnement davantage commentée et relayée que les explications (communiqué de presse, interviews,…) qui l’ont suivie. Ni même les manifestions récemment interdites sur le territoire de la Ville de Bruxelles….

 Non, le titre de cet édito fait référence à une manifestation qui s’est tenue à Gand le 26 novembre dernier. Tout commence par l’attaque menée par des extrémistes violents contre un squat de roms le 3 novembre à Gand, l’un deux est détenu pour cette agression. Celle-ci avait été jugée comme compréhensible par Peter De Roover, chef de groupe du premier parti du pays à la chambre des représentants. Le dernier dimanche de novembre, plus de 250 activistes d’extrême-droite défilent dans les rues de Gand pour demander la libération de leur camarade. Dans la manifestation, on trouve également des militants du Vlaams Belang et de groupuscules néo-nazis. Des appels sans équivoque à la haine sont lancés comme notamment « “We hate you Roma, we do” » au cours de ce sinistre défilé qui dura deux heures. En plus de l’aspect « revendicatif » de cette manifestation, ceux qui l’intégraient étaient résolus à chercher la confrontation avec les personnes roms ou considérées comme telles. La police dut intervenir pour les empêcher d’investir une artère commerçante de la ville où se trouvent des magasins bulgares et turcs. Ceux qui sont souvent présentés dans la presse néerlandophone comme des « hooligans » s’en sont alors pris à un centre d’accueil de nuit pour sans-abris.

 Donc dans la Belgique de 2017, des manifestations racistes et violentes peuvent être tolérées sans que cela ne suscite beaucoup de réactions. Pour la Belgique francophone, on peut même presque parler de black-out médiatique sur cette affaire. A la décharge de la presse du sud du pays, il est vrai qu’au moment de ces événements se tenait un passionnant débat public sur la mitre de Saint Nicolas….

 Les autorités locales et fédérales doivent impérativement prendre leurs dispositions pour garantir la sécurité des familles roms manifestement menacées par des nervis d’extrême-droite à Gand avec l’assentiment voire la bienveillance de responsables politiques de premier plan. La protection de cette minorité, qui a eu à subir trop souvent pendant son histoire d’une haine s’avérant parfois même génocidaire, doit être prioritaire dans un état de droit qui se respecte.

Il est à espérer que ce texte qui demeurera durablement sur internet suscitera l’intérêt du plus grand nombre voire l’envie de certains de s’informer sur une situation préoccupante et de se mobiliser pour la protection de la minorité rom et pour l’égalité réelle !

Carlos Crespo, président du MRAX

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