Le 2 octobre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies se tenait à New York. Naomi, née en République Démocratique du Congo et ayant grandi à Bruxelles, y est présente. Elle n’assiste pas aux discussions, elle les anime. En tant que représentante du Conseil de la Jeunesse Belge, elle y promeut un enseignement de qualité pour tous en Belgique
Comment donc cette jeune femme de 24 ans s’est-elle retrouvée sur l’estrade de l’ONU aux côtés d’un parterre de personnalités politiques du monde entier ? Retour sur son parcours.
Arrivée en Belgique à 18 mois, la vie de Naomi N’sa est tout ce qu’il y a de plus « normale ». Elle suit sa scolarité à Bruxelles et poursuit avec un Master en Relations Internationales à l’Université Catholique de Louvain La Neuve. Pourtant, très vite, Naomi réalise qu’en Belgique et ailleurs dans le monde, tous les enfants n’ont pas les mêmes facilités et les mêmes ressources qu’elle pour vivre dignement. Encore étudiante, elle décide alors de s’engager bénévolement dans divers projets et initiatives pour la jeunesse.
« Je me suis rendue compte que j’avais eu beaucoup de chance de recevoir l’éducation que j’ai eu ici en Belgique. En m’engageant pour des thématiques liées à la jeunesse, je voulais d’une certaine manière rendre la monnaie de la pièce, et améliorer les choses. »
Représentante de l’UNICEF, elle parcourt écoles et festivals pour y promouvoir les droits de l’enfant. Elle s’investit ensuite auprès de l’UNESCO. De projets en projets, elle finit en 2013 par s’envoler pour Abidjan pour y représenter la Communauté française lors du Parlement francophone des jeunes. A cette occasion, elle rencontre des jeunes issus de tous les continents, discute et débat des textes qui seront présentés aux chefs d’Etats et de Gouvernements lors des sommets de la Francophonie. Les revendications de la jeune délégation internationale sont entendues.
« J’étais au sein de la commission développement et une de nos recommandations a été reprise telle quelle dans un texte officiel. C’est valorisant de voir que votre travail ne compte pas pour du beurre. On s’exprime et on est entendu. »
Après cette première expérience politique enrichissante, la jeune femme s’implique au sein du Conseil de la jeunesse pour continuer à faire entendre sa voix au sein des instances nationales et internationales. En 2016, Naomi y est nommée jeune déléguée et est envoyée à New York, au sein de la 3ème commission de l’Assemblée générale des Nations Unies. Au siège de l’ONU, Naomi plaide pour un enseignement de qualité et égalitaire. Pour la jeune diplômée en relations internationales, l’éducation est primordiale.
« Il faut que l’enseignement soit accessible à tous et qu’il soit de qualité. Ce n’est pas le cas en Belgique. Je pense que l’éducation ne doit pas uniquement nous servir à obtenir un boulot, elle doit aussi nous permettre de nous épanouir socialement. Cela doit nous aider dans notre développement personnel. »
Durant son expérience onusienne, Naomi s’étonne de l’accessibilité des diplomates, ambassadeurs et autres personnalités présentes. Mais plus encore c’est sa rencontre avec des jeunes issus de milieux favorisés et défavorisés qui l’a touchée. Elle a pu échanger avec eux sur leurs préoccupations et leurs rêves. Elle espère avoir pu, peut-être, insuffler de nouvelles vocations, de nouveaux projets dans leurs esprits.
Rentrée à Bruxelles après plus de deux semaines à New-York, Naomi repart aussitôt pour Genève où se tient le forum des Droits de l’Homme sur le rôle des organisations de jeunesse et du travail de jeunesse dans la promotion de l’éducation.
Son avenir professionnel, elle le voit bien dans la politique internationale. Ses études, ses expériences et sa connaissance des langues lui ouvrent plusieurs portes. De par son histoire et ses racines, Naomi reste attachée à l’Afrique et n’exclut pas la possibilité d’y retourner pour s’y investir et y travailler, qui sait ?
Mais au final, qu’importe le continent, Naomi est convaincue que les jeunes du monde entier doivent s’engager et militer pour des projets de sociétés justes et inclusifs, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation ou du climat. Au travers de ses voyages et rencontres, elle a réalisé que ce n’était ni la motivation ni les compétences qui manquaient a la jeunesse actuelle, que du contraire. Mais ces forces vives de changements et de progrès se heurtent souvent à des structures et des systèmes fermés qui ne laisse aucunes places à leurs revendications.
Déterminée et optimiste, Naomi encourage toutes celles et ceux qu’elles croisent à enfoncer les portes et persévérer. Et à tous ceux qu’elle n’a pas la chance de croiser, elle adresse ce message :
« N’ayez pas peur, foncez. Il faut croire en vous, en vos projets et les réaliser. »