Les migrants méritent mieux qu’une polémique politicienne

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La politique d’accueil des demandeurs d’asile du Secrétaire d’Etat Théo Francken se caractérise par son aveuglement. Osons le dire. Pour preuve la soi-disant crise de l’accueil à laquelle la Belgique doit faire face ce mois d’août.

Le Gouvernement a annoncé, fin 2014, la fermeture de 2.057 places d’accueil pour demandeurs d’asile en 2015, le taux d’occupation des centres étant au plus bas. Des centres ont été fermés dans tout le pays.

La question se pose : s’agit-il d’un défaut de prévoyance du gouvernement ou d’une volonté délibérée de détériorer l’accueil en fermant des places convenables et nécessaires pour rouvrir six mois plus tard le même nombre de places dans des casernes ? Théo Francken et le gouvernement font aujourd’hui semblant d’être surpris par la situation et réalisent que fermer des centres est plus facile que d’en ouvrir. Ils annoncent qu’ils vont ouvrir 2500 places d’accueil. Soit à peu près le nombre de places qu’ils viennent de fermer. La grosse différence pour les demandeurs d’asile, c’est que le gouvernement va maintenant les parquer dans des casernes, au lieu des centres spécialisés comme le centre de Virton, par exemple, qui existait depuis 18 ans.

Ce jeu de passe-passe permet au gouvernement de détériorer l’accueil en faisant passer le projet comme humanitaire.

Cependant, il est malheureux de sombrer dans le piège des stéréotypes, de leur renforcement et de la stigmatisation des victimes lorsque l’on s’insurge légitimement contre des politiques du Gouvernement fédéral qui s’évertuent à détricoter toute forme de protection sociale, et en l’espèce la qualité de l’accueil pour les demandeurs d’asile.

Lorsque le Bourgmestre ff Paul-Olivier Delannois prétend qu’une concentration de réfugiés dans sa commune allait augmenter le sentiment d’insécurité, cela revient à reproduire le préjugé assimilant réfugiés et voleurs. Aussi, ajouter qu’il craint une augmentation du racisme dans la société belge et dans sa ville en particulier revient à rendre les victimes responsables du délit.

Le MRAX souligne que les réfugiés qui fuient la guerre – la majorité d’entre eux sont syriens – ne sont en rien responsables de sentiments xénophobes à leur égard et que la réussite de leur installation dans la société belge dépendra de notre capacité à les accueillir dignement.

Carlos Crespo

Président du MRAX

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