La funeste parenthèse politique qui vient de se refermer avec la participation au gouvernement belge d’un parti dont les actes et les discours sont autant d’atteintes à la concorde sociale de ce pays, si elle ne peut que réjouir les partisans d’une société inclusive, ne doit pas faire oublier certaines réalités persistantes. Ainsi, le racisme pré-existait en Belgique, de manière structurelle, à l’arrivée au pouvoir de la N-VA. On peut malheureusement faire l’hypothèse que, même si le parti de Bart De Wever venait à ne pas faire partie de la majorité fédérale qui se dessinera, tous les problèmes de discriminations et de xénophobie ne seront pas pour autant résolus.
L’action d’une association comme le MRAX, si elle prend également en compte les contingences de l’actualité, s’inscrit dans la durée. Outre les plaidoyers de dénonciation du racisme sous toutes ses formes, dans toutes ses expressions, le MRAX mène à bien un travail d’éducation permanente notamment pour conscientiser la société dans son ensemble sur les enjeux de la lutte contre le racisme et favoriser l’expression publique de ceux qui le subissent. Parmi les services offerts par le MRAX à la collectivité, il y a la possibilité d’accompagnements et de soutiens juridiques et sociaux.
Je voudrais insister sur le travail social conséquent qui est réalisé par notre association. Notre service d’aide aux étrangers est devenu progressivement une référence en matière de droit des étrangers. Il s’agit d’aider des individus et de les informer sur leurs droits, sur le fonctionnement des institutions dans le but d’apporter les connaissances et attitudes nécessaires à leur émancipation et à l’exercice de leurs droits sociaux. Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le MRAX est un peu comme une vieille maison. Elle doit s’appuyer sur des piliers solides. Depuis 30 ans maintenant, nous avons la chance de pouvoir compter sur le professionnalisme de Nurten Kosova qui, jour après jour, seule ou accompagnée d’autres, œuvre, durant ses permanences, à transmettre le savoir nécessaire pour faire en sorte que les étrangers vivant sur notre territoire soient aussi des citoyens dans notre pays. Nous la remerciant pour son engagement depuis trois décennies pour permettre l’accès à la citoyenneté pour tous.