Éradiquer le racisme pour combattre le terrorisme

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Cela fait tout juste un an que 17 personnes étaient assassinées en plein Paris. Des activistes criminels ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo et ont, dans la foulée, commis plusieurs meurtres antisémites aveugles dans une épicerie Casher. Nous avons tous été vivement touchés par ces crimes abjects et injustifiables. Nous ne savions pas encore à l’époque que la terreur armée allait frapper à nouveau de manière encore plus impitoyable dans la capitale française et qu’il nous faudrait encore pleurer de nombreuses victimes innocentes.

Aujourd’hui, le temps n’est plus seulement au recueillement. Nous avons en face de nous une secte criminelle qui exècre notre société et dont le seul culte qu’ils n’ont de cesse de célébrer est celui de la mort. A l’instar des nervis de la Légion espagnole qui, durant la guerre civile, clamaient vive la mort pour signifier leur sinistre jusqu’au-boutisme aux démocrates espagnols. Le général Milan Astray, fondateur de la Légion et thuriféraire de Franco avait particulièrement en horreur les esprits libres et les progressistes. Lui et ses hommes firent couler beaucoup de sang, au cri haineux de « Viva la muerte », pour imposer à l’Espagne leur projet réactionnaire et obscurantiste. Les zélateurs de la mort de DAESH en sont les dignes héritiers.

En tant que MRAX, il ne nous semble pas inutile de relever que le racisme historique ou récent de nos sociétés constitue un des fondements d’une organisation comme DAESH car il l’alimentent tant en contenu idéologique qu’en chair à canon. En effet, il est évident que l’idéologie de DAESH s’inspire pour une large part de l’antisémitisme le plus rance d’auteurs comme Drumont et Barrès. La discrimination et l’exclusion sociale dont sont souvent victimes les enfants de l’immigration en France comme en Belgique constitue d’autre part, un argument de poids pour les recruteurs de DAESH. Il ne s’agit bien évidemment pas ici de justifier les actes perpétrés ni même de minimiser les responsabilités de ceux qui les commettent mais bien de mettre en avant l’idée que faire reculer le racisme dans nos pays c’est affaiblir DAESH partout dans le monde ! Ce serait incontestablement plus efficace que de voter des lois permettant la déchéance de nationalité.

Un an après les tueries de Charlie hebdo et de l’épicerie Casher, un débat serein sur l’attitude à adopter pour faire face à la très concrète menace terroriste n’est pas aisé à mener. Dans ce climat d’hystérie sécuritaire, il faut toutefois avoir le courage de garder un minimum de sang-froid, de se poser certaines questions et d’en assumer les réponses. Faut-il renoncer même momentanément à nos principes de liberté et d’égalité pour affronter un ennemi qui ne demande qu’à les voir disparaître ? Peut-on espérer vaincre des adversaires qui disent que nos valeurs sont à géométrie variable et que notre démocratie s’adapte volontiers à certains et pas à d’autres en leur donnant raison ? Est-il possible de combattre un fascisme en appliquant même partiellement le programme d’un autre fascisme ?

Carlos Crespo, Président du Mrax

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