Bruxelles, 24 septembre 2021
Le lundi 6 septembre 2021, le MRAX a lancé une campagne sur l’intersectionnalité ou les discriminations croisées, nommée « Il n’y a pas qu’une seule discrimination ». Le but étant d’aider le public à comprendre les différents croisements de discriminations qu’une seule personne peut subir et mettre l’accent sur le fait que les discriminations croisées recouvrent des dimensions plurielles. Pour ce faire, le MRAX a décidé de publier quelques portraits de femmes qui vivent ces différentes injustices. Ces portraits ne sont pas exhaustifs, il s’agit de montrer des exemples concrets parmi tant d’autres.
Il semble utile de clarifier la démarche d’élaboration de la campagne: le MRAX a lancé un appel à témoignages de femmes qui vivent de multiples discriminations . Le projet s’est donc construit autour des femmes qui ont répondu à cet appel et qui ont accepté de participer au projet et de partager leurs histoires avec le public. De ce fait, les sujets abordés ont été choisis en fonction des discriminations que les répondantes subissent, c’est-à-dire : le racisme structurel, le sexisme, la mysoginoir, l’asiophobie, l’islamophobie, la transphobie, l’homophobie, le validisme, l’antimigrantisme et les microagressions.
Il est évidemment impossible de représenter toutes les formes de discriminations via des portraits construits de la sorte (sont ainsi absentes l’antisémitisme, la discrimination anti-roms, la grossophobie, la discrimination anti-tzigane, etc.). Le slogan « Il n’y a pas qu’une seule discrimination » a justement pour but de recouvrir toutes les formes de discriminations qui existent.
Notre objectif, en lançant cette campagne, n’est pas d’enfermer les personnes dans des catégories forcément réductrices mais bien de mettre en évidence la multiplicité de discriminations subies par des femmes.
Plusieurs personnes et organisations ont fait état de leur inquiétude sur l’absence de l’antisémitisme dans cette campagne. Suite à l’interpellation de la communauté et des organisations juives, nous avons pu mettre en place un espace d’échanges et de collaboration afin de pallier à cette absence, et trouver une femme de la communauté juive dont le portrait et le récit seront diffusés dans cette campagne. Sur les affiches, apparait désormais également une case « antisémitisme ».
Nous remercions les organisations et communautés juives pour leur solidarité et coopération. L’antisémitisme, est une forme de racisme spécifique, dramatiquement d’actualité, dont le traitement ne saurait être banalisé.
Nous sommes toutefois attristé.e.s que la campagne ait pris rapidement une tournure polémique, en particulier dans certains médias. Les personnes alimentant cette polémique aujourd’hui se rendent-elles compte qu’elles invisibilisent les paroles de ces femmes volontaires qui se sont confiées à nous ? Nous trouvons cela dommageable pour le projet d’une société inclusive auquel nous adhérons tous-tes, car ces femmes, malgré les agressions et violences traumatiques qu’elles ont vécu et dont elles ont eu l’immense courage de témoigner, deviennent dans cette polémique les cibles de ces attaques. Or, l’objet de cette campagne est de sensibiliser autour des comportements discriminants, à combattre toutes les formes de discriminations et à élever les voix des invisibilisé.e.s.
L’objectif du MRAX était, est et sera toujours de lutter contre l’antisémitisme, toutes les formes de racisme et la xénophobie, dans le strict respect des valeurs des fondateur.trice.s de l’organisation.
Les Co-Président.e.s du MRAX
Julie Ben Lakhal
Maximin Emagna
Vincent Lurquin