Les résultats du scrutin du 26 mai 2019 ne peuvent que choquer les démocrates de ce pays. La séquence politique qui s’ouvre aujourd’hui sera vitale pour la survie de ce pays, de ses institutions et des principes démocratiques dont il se revendique. Elle le sera aussi pour nombre de citoyens qui doivent craindre que les attaques qui leur sont portées par la mouvance qui remporte aujourd’hui le scrutin dans le nord du pays redoublent d’intensité. Au cours de la législature qui s’est funestement terminée hier, nous avons assisté à une libération de la parole raciste qui a engendré une libération des actes racistes. Dans l’euphorie de l’avènement du Vlaams Belang, avatar opportuniste d’une formation politique dissoute en raison du racisme de sa propagande, il y a fort à craindre que des agressions comme celle qui ont eu lieu dans les derniers mois à Anderlues, au festival Pukkelpop, à la gare d’Arschoot, à Marchienne-au-Pont connaissent une recrudescence. A la chambre des représentants, parmi d’autres élus d’extrême-droite, il faudra désormais s’habituer à la présence de Dries Van langehove, fondateur du mouvement Schild en Vrienden. Grace à un travail journalistique brillant, leurs idées nauséabondes ont été rendues publiques, ainsi que leur volonté de pratiquer l’entrisme dans nos institutions. Un groupe suprématiste qui entend propager au sein de la société, les pire poncifs antisémites ou négrophobes ou islamophobes aura désormais un relais parlementaire. Cela pose indubitablement la question de la place de ce qui ressemble furieusement à une milice d’extrême-droite dans notre société, surtout dans un contexte ou la sureté de l’état dans son dernier rapport évoque l’hypothèse d’un passage à l’acte violent de ce genre d’organisation. Le MRAX demande au gouvernement fédéral d’envisager une dissolution, tant qu’il est encore temps, de groupes comme Schild en Vrienden.
La présence de la N-VA au gouvernement fédéral et son occupation permanente de l’espace médiatique sur les questions migratoires a indubitablement pavé la voie victorieuse du Vlaams Belang. De surcroit, il semble que cette formation politique n’exclut pas une alliance avec le Vlaams Belang dont il partage, outre d’autres convergences, l’agenda séparatiste. La Belgique ne peut se permettre une nouvelle législature avec un secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration qui sera à la fois la pale copie et la caisse de résonance du parti de Dries Van Langehove et de Filip de Winter. Les démocrates de Belgique doivent prendre leurs responsabilités et montrer que ce pays est gouvernable sans la NVA et sans le Vlaams Belang. Les antifascites et les antiracistes de ce pays, au nord comme au sud, doivent s’unir face à ceux qui n’ont aucune intention de défendre l’égalité entre tous les belges ni même de préserver la dignité et l’intégrité physique de certains d’entre eux. En guise de première étape de cette nécessaire convergence démocratique, le MRAX appelle à la mobilisation ce mardi à 18 heures par le collectif « stand up » à la place du Luxembourg à Bruxelles.
Carlos Crespo, président du MRAX – 0485 31 16 58