La « very irritating police » ou le détournement de pouvoir au profit d’une démagogie raciste

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Le bourgmestre de Coxyde, Marc Van den Bussche (actuellement Open VLD, mais un ancien de la Lijst Dedecker, ultra droite flamande) ne voulait pas de demandeurs d’asile dans sa commune, une coquette station balnéaire.

Simplement, l’accueil des demandeurs d’asile est une compétence fédérale et le Gouvernement lui a imposé un centre d’accueil.

Mécontent le Bourgmestre décide d’ordonner à sa police d’harceler les demandeurs d’asile. Le mot harceler n’est pas exagéré, puisqu’il qualifie lui-même l’opération de « very irritating police » (VIP).

Or la police n’est pas là pour irriter les gens. Elle a pour fonction légale le maintien de l’ordre public, des lois et règlements de police, la prévention des infractions et la protection des personnes et des biens. La loi sur la fonction de police prévoit aussi que les policiers portent assistance à toute personne en danger.

Or les demandeurs d’asile sont des personnes en danger, qui ont droit à une protection.

Le Bourgmestre de Coxyde détourne son pouvoir de chef administratif de la police communale pour exiger de ses policiers des violations flagrantes de la loi, violations à caractère raciste.

Demander à la police de perquisitionner – quotidiennement – le centre d’accueil, sans mandat, avec des gilets pare-balles est non seulement illégal, mais cruel et inhumain lorsque l’on sait que les résidents sont des réfugiés dont des enfants qui ont fui des persécutions. La venue de policiers armés et habillés avec des gilets pare-balles a pour but de les terroriser en leur faisant revivre des situations d’extrême frayeur vécues dans leur pays d’origine.

Exiger des réfugiés qu’ils portent un badge permettant de les identifier, même de loin, lorsqu’ils sortent du centre, est inadmissible. Personne n’a l’obligation d’identifier son origine nationale, ethnique ou religieuse, lorsqu’il marche dans la rue.

Le Bourgmestre veut criminaliser les réfugiés pour des raisons idéologiques qui n’ont rien à voir avec la réalité. La VIP n’a dressé que cinq PV : trois pour l’utilisation d’un réseau wifi privé et deux pour des demandeurs d’asile qui se promenaient sur la plage sans leur badge. Malgré tous les moyens mis en œuvre pour trouver des délits à reprocher aux demandeurs d’asile, ce qui leur est reproché in fine ne peut même pas être qualifié d’infraction.

Le Bourgmestre a tellement outrepassé ses pouvoirs que même Fedasil a réagi en dénonçant les attaques permanentes contre les demandeurs d’asile.

Le MRAX appelle le gouvernement à prendre des mesures pour que cesse toute forme de harcèlement, d’intimidation ou de criminalisation des demandeurs d’asile.

 

Carlos Crespo

Président du MRAX

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