Journée internationale contre les discriminations raciales, le MRAX lance sa campagne « Rasons les centres fermés »

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Le 21 mars marque la journée internationale contre les discriminations raciales. Si on ne peut pas réduire l’antiracisme à une date symbolique, on peut néanmoins saisir l’opportunité pour rappeler que ce phénomène constitue une des réalités systémiques de la gestion des individus dans toutes les sphères de notre société.

Le MRAX organise à cette occasion la cérémonie de remise des prix du concours Ma Plume Contre le Racisme ce jeudi 21 mars à Bruxelles. Parrain du projet,  le Ministre-Président Rudy Demotte, en charge de l’Egalité des chances et des Droits des femmes, nous fera l’honneur de sa présence. Pour cette quatrième édition, les élèves de cinquième secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont travaillé sur le parcours de Sémira Adamu, jeune nigériane détenue en centre fermé à son arrivée en Belgique et morte étouffée par un coussin utilisé par les gendarmes lors de son expulsion. Nous profiterions également de cet évènement pour annoncer le lancement de notre campagne annuelle 2019 « Rasons les centres fermés ».  

Parmi les catégories sociales créées et hiérarchisées par la mécanique raciste, les « migrants » font à l’heure actuelle l’objet d’une hystérie collective qui avance à visage découvert.   Bien qu’il ne s’agisse pas d’un phénomène nouveau, on assiste en ce moment à une véritable escalade de la violence politique, le décès de la petite Mawda n’étant que la face cachée de l’iceberg. Derrière cet évènement tragique, la politique migratoire répressive de l’Etat belge qui est le résultat d’une construction historique de longue durée.

Le discours sécuritaire et discriminatoire en matière d’asile et de migration, notre pays y recourt depuis plus de 25 ans. Ce climat de peur à l’endroit des migrants profite aux seuls politiques qui se nourrissent de la stratégie politique de deshumanisation des étrangers. La Belgique a franchi la ligne rouge en aout 2018 en enfermant une mère et ses quatre enfants. Par cette décision, l’Etat belge renoue avec son ancienne pratique de violation des droits de l’enfant, pourtant condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme.

Nos principes démocratiques sont les grands oubliés de cette politique migratoire. L’existence de ces centres fermés est la conséquence directe de notre incapacité à penser une société où tous les être-humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont en violation avec de l’esprit de nos lois. Seul des bricolages argumentatifs bien plus politiques que juridiques permettent ces grands écarts entre nos principes et nos pratiques. La détention administrative n’est pas un mal nécessaire, elle est l’expression de nos réflexes liberticides et racistes.

Si nous acceptons que les droits fondamentaux de certaines personnes soient conditionnés de façon arbitraire, nous verrons progressivement cette logique se généraliser à d’autres catégories sociales. Et cela a déjà commencé !

Nous revendiquons la fermeture immédiate de tous les centres fermés incompatibles avec la seule politique migratoire respectueuse des droits humains : la liberté de circulation. Et nous exigeons de l’Etat belge qu’il mette en place des alternatives positives à l’enfermement visant à favoriser l’accueil et l’installation des personnes qui veulent rester sur notre territoire.

 

Contact presse : Carlos Crespo – 0485311658

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