Génocide de Srebrenica, Il y a 20 ans seulement, en Europe
Chaque année, le 11 juillet, la Bosnie-Herzégovine commémore le génocide de Srebrenica. Il y a tout juste 20 ans, les soldats de l’Armée serbe de Bosnie ont exécuté en l’espace de quelques jours plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents bosniaques de confession musulmane originaires de Srebrenica, une zone dite protégée par les Nations-Unies.
En plein cœur de l’Europe, un nettoyage ethnique s’est produit sous les yeux des médias et de la communauté internationale qui n’a pas su tirer les leçons d’un siècle de guerres et de barbaries en empêchant ces exécutions de masse planifiées.
Et pourtant, le déroulement des évènements précédant ce génocide est à de nombreux égards similaire à celui des crimes de masse et autres génocides perpétrés en Europe : nationalisme, campagnes de propagande et manipulation de masse, diabolisation de l’ennemi et velléités territoriales. Le tout encourageant les violences intercommunautaires et rendant inévitable l’extermination d’individus en raison de l’appartenance à un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
Si la justice internationale a reconnu le caractère génocidaire de cette entreprise[1], elle n’en fait pas moins l’objet de campagnes négationnistes qui tentent de réduire à néant l’effort des rescapés pour préserver la mémoire des victimes et réclamer la justice. Les inhumations et commémorations annuelles sont l’occasion de rappeler l’exigence de vérité et de justice car la reconnaissance des crimes est une étape indispensable sur le chemin de la réconciliation.
Pour le MRAX, ces cérémonies collectives sont autant d’initiatives positives qui rappellent à quel point il demeure nécessaire et utile de travailler à déconstruire les préjugés et à faire prendre conscience des mécanismes de propagande raciste qui, insidieusement, ont servi à préparer et légitimer les génocides et autres crimes contre l’humanité.
[1] A ce jour, trois instances internationales ont reconnu le génocide de Srebrenica : l’Assemblée de l’ONU du 15 novembre 1999, le Tribunal Pénal International en 2004, la Cour Internationale de Justice en 2007.