Du MRAP au MRAX…

Après la guerre, 1950, un groupe d’anciens résistants fonde l’Union des Juifs contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix. Ce collectif a pour vocation de diffuser à travers un périodique français, Droit et Liberté, des articles traitant essentiellement de la situation des Juifs de Belgique.

Ces bénévoles se présenteront très vite sous la bannière de MRAP-Belgique (Mouvement de lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix). Leurs activités prennent de l’ampleur : distribution du périodique Droit et Liberté en Belgique, mais aussi organisation de conférences-débats autour des questions liées au racisme, création d’une permanence sociale, etc.

A l’époque, la Belgique importe pour les besoins de son industrie énormément de main d’œuvre en provenance des pays méditerranéens – Italie, Espagne, Grèce, Maroc et Turquie. Ces travailleurs exercent dans des endroits insalubres et dangereux et vivent dans des conditions souvent déplorables. Il devient urgent pour les acteurs du MRAP de l’époque de tenter d’obtenir que leur soient accordés les droits les plus élémentaires, mais aussi de résoudre les problèmes d’accueil et d’insertion et, plus généralement, de prévenir les attitudes xénophobes dans la population belge.

En mars 1966, l’ex-MRAP intègre cette dimension nouvelle dans son objet social et adopte son nom définitif en y ajoutant la notion de xénophobie. Il devient donc le Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie…

Le MRAX est né…

« Notre association a pour but la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle appelle à l’union et à l’action tous ceux qui entendent s’opposer aux discriminations, aux haines, aux préjugés fondés sur la race, la langue, l’origine ou la confession ou l’appartenance philosophique et faire triompher l’amitié et la paix entre les peuples, l’égalité et la fraternité entre les hommes » (Objet social – 1975)

 

Histoire du MRAX – Repères chronologiques:

  • 1936: Guerre d’Espagne. Montée du Nazisme. Ligue Belge contre le racisme et l’antisémitisme.
  • 1940: Invasion et occupation de la Belgique.
  • 1942 (22 juillet – 31 octobre) : Les cents jours de la déportation (17 convois). Fin août : création du Comité de Défense des Juifs.
  • 21 juin 1943: Arrestation et déportation de Hertz Jospa (Breendonck, puis Buchenwald).
  • 1945: Libération des camps. Fin de la guerre.
  • 1946: Reconstitution de la communauté juive.
  • 1948: Fondation du périodique Droit et Liberté à Paris.
  • 1949: Solidarité juive. 22 mai : Fondation à Paris du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix (MRAP). Septembre : Droit et Liberté devient l’organe du MRAP.
  • 1950: Union des Juifs contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix (responsable : J. Weinreb).
  • Janvier 1960: Vague d’antisémitisme en Europe. Réactions en Belgique. Proposition de loi contre le racisme déposée par Henri Rolin. Septembre : Visite de Charles Palant et Albert Lévy, du MRAP-Paris, au Cercle Culturel et Sportif Juif (David Susskind et Léon Griner). Accord conclu : le CCSJ diffuse Droit et Liberté en Belgique. Le journal (alors mensuel) contiendra une page belge. La page belge paraîtra sept fois, entre janvier 1960 et septembre 1962.
  • 1963: Tensions au sein du CCSJ (autour de la question d’Israël). La collaboration avec Droit et Liberté prend fin.
  • 1964: Léon Griner et quelques autres gardent le contact avec Paris et fondent « les amis de Droit et Liberté ».
  • 12 juin : Première conférence organisée par la nouvelle association : sur le racisme (Dymensztain) et sur les massacres au Rwanda (J. Chômé).
  • 1965: Léon Griner est secrétaire du Comité belge contre la prescription des crimes nazis. Constitution d’un comité d’honneur.
  • 1966: Parution du n°1 du MRAP-Information, mars 1966.
  • 27 mars : Première journée nationale contre le racisme. Plus de 500 participants. Au terme de la journée, le sigle du Mouvement est changé, vu l’importance de la xénophobie à l’égard des travailleurs et des étudiants étrangers.
  • 30 juin : Décès de Hertz Jospa.
  • 1er décembre : Une proposition de loi contre le racisme, préparée au sein du MRAX par Edith Buch est déposée par le député socialiste Ernest Glinne (contresignée par H. Boel, F. Terwagne, G. Bohy et G. Cudell). Décembre : MRAP-Information n°2
  • 21 mars 1967: Soirée organisée par le MRAX pour marquer la « Journée de la Convention Internationale contre toutes les formes de discrimination raciale » (instituée par l’ONU le 28 octobre 1966). L’assemblée vote une résolution.
  • 16 et 17 mars 1968: Deuxième Journée nationale de lutte contre le racisme. Elle crée un comité d’initiative pour l’ouverture d’un service d’accueil pour les travailleurs étrangers à Bruxelles. Ce service d’accueil sera inauguré le 9 septembre dans un local de l’Hôtel communal de Saint-Josse-ten-Noode. Il s’installera fin 1970 dans les locaux actuels du MRAX au n°37 de la rue de la Poste.
  • 1971: MRAP-Information n°3 et n°4. Présidence et décès du bâtonnier Maurice Cornil.
  • 10 mars 1972: Première Semaine de l’Immigré à Bruxelles. Mrax-Information n°5.
  • 4 mars : Soirée des Jeunes. « Show de l’amitié sans barrières », organisée par le MRAX.
  • 1974: Grève de la faim pour la régularisation. 26 novembre : conférence de presse du MRAX sur ce sujet.
  • 19 avril 1975: journée contre le racisme. Affiche de Somville : « Nous appelons le monde à lutter contre le racisme ». Brochure « Nos raisons de lutter ».
  • 7 octobre 1975 : le MRAX se constitue en A.S.B.L. Yvonne Jospa est Présidente, Albert Gabbiadini, Vice-Président et Franz Thomas, secrétaire général.

 

« Les priorités du MRAX : lutter contre toute forme d’exclusion. Et le faire en veillant toujours à analyser la situation et à comprendre le pourquoi des choses. » (Yvonne JOSPA, première Présidente du MRAX.)

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