À TOI ROGER, À TOI OUMAR, À TOI LAMRI ET À TOUS LES AUTRES… À LA MÉMOIRE DE NOS AMI-E-S !

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Carte Blanche – 28/12/2015

Publiée le 23 décembre dans le journal Le Soir

 À toi Roger, À toi Oumar, À toi Lamri et à tous les autres…  À la mémoire de nos ami-e-s !

 À vous qui avez fui les conflits ;

À  vous qui avez fui les persécutions ;

À vous qui avez tout abandonné et franchi des obstacles à la recherche d’une vie meilleure ;

À vous, nos ami-e-s, assoiffé–e-s de liberté, enfermé–e-s à cause d’un bout de papier ;

À vous qui avez, malgré vous, réalisé que les droits de l’homme, leitmotiv de nos pays démocratiques, n’étaient que des déclarations d’intention lorsqu’il s’agit de vous ;

À vous qui n’avez reçu comme réponse à vos demandes de protection que du dédain, de la stigmatisation et les barbelés ;

Les traitements inhumains et dégradants ont été vos compagnons de route au sein de ces établissements que nos politiques nomment perfidement « centres fermés » pour cacher la réalité de ces véritables prisons ;

À vous qui avez été les victimes d’une politique migratoire de tolérance zéro ;

Une politique qui maintient le flou et vous utilise pour rassurer l’opinion publique ;

Une politique qui fait d’une exception la règle en vous enfermant pour ne pas avoir relaté le bon récit de vie ou tout bêtement pour avoir osé tenter votre  chance ailleurs ;

À vous qui, malgré les années passées en Belgique, sans papiers et sans espoir de voir votre situation se régulariser, avez été exploités, rasant les murs par peur de l’enfermement parce que nos politiques n’ont pas su et n’ont pas voulu voir en vous la richesse que vous représentez pour notre société ;

À vous à qui, sous les projecteurs, un semblant d’accueil est offert, alors que, dans la pénombre, c’est une zone de non droit qui vous attend. Derrière les murs des centres fermés, la loi, c’est eux.

À vous que certains qualifient encore d’« illégaux », jouant ainsi le jeu des politiques, se refusant ainsi à voir en vous des hommes et des femmes marqués par les orages de la vie et se heurtant à l’arbitraire de toute une institution ;

À vous, nos ami-e-s, parti-e-s trop tôt, par désespoir car la vie dans un centre fermé est pire encore que dans une prison ;

Partis trop tôt avec ce sentiment que la loi était contre vous car les circonstances exceptionnelles pouvant justifier une régularisation sont laissées à l’appréciation d’hommes et de femmes qui excluent toute possibilité d’inscrire de critères clairs, précis, objectifs et plus respectueux de la dignité humaine  dans la loi afin de mettre fin à l’injustice ;

Combien de Roger, d’Oumar et de Lamri faudra-t-il encore pour que l’État comprenne que la voie sécuritaire, dans laquelle il s’est engagé depuis des années, n’est pas la réponse adéquate et qu’il ne peut endiguer un phénomène aussi naturel que l’immigration ?

Pour vous nos ami-e-s parti-e-s trop tôt, on ne lâche rien…

Carlos Crespo, MRAX

Nicha Mbuli, MRAX et FAM

France Arets, CRACPE

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